Quel est le symbolisme attaché au nombre 5  

Avant de répondre à cette question, je vais vous parler des chiffres trois et deux.

Il n'est nullement question pour moi de disserter sur les symboles attachés aux chiffres trois et deux, mais de les utiliser, pour mieux comprendre les symboles attachés au nombre cinq.



 Le chiffre trois :

Il symbolise le compas. Selon la Kabbale, l'homme serait composé de trois âmes : Nefesh, Rouah et Neshamad. L'univers que la Kabbale appel Aziluth, se partage en trois monde : Asiah, Jesibah et Briah, qui sont parallèles à ces trois divisions de l'homme.

Le chiffre deux :

Pour les catholiques, il représente le Fils de Dieu (le verbe). L'équerre, par ses deux côtés, prouve son indéniable association avec le chiffre deux. Selon Hugues de Saint Victor, Deux est le premier chiffre à s'écarter de l'unité et le premier chiffre qui admet la division.


J'arrêterais là le listage des symboles attachés aux nombres trois et deux. Cette liste n'est certainement pas exhaustive mais elle n'en a pas le but.




Le chiffre cinq :

 Nombre de l'harmonie et de l'équilibre. C'est aussi le nombre de la grâce divine. Selon la Kabbale, c'est le chiffre de l'homme parfait - débarrassé du côté animal. Union du premier nombre femelle (deux) et du premier nombre mâle (trois), d'après Jung, il est le symbole de la vie créatrice et de l'amour.

Dois je rappeler que cinq années font un lustre et que lustre vient de "Lustrare" qui signifie "faire le tour", car la particularité du chiffre cinq est d'être cyclique. Pour preuve, si vous multipliez cinq par un nombre impair, vous retrouverez la présence du cinq dans le résultat 5*1=5, 5*3=15, 5*5=25, 5*7=35, 5*9=45, 5*11=55, etc …
 

Nous constatons que le chiffre cinq est bien l'union de l'équerre et du compas, cette union permettant de créer "l'homme parfait". La perfection dont je parle, est la perfection de l'homme dans son état d'humain et non pas dans son état cosmique ! .

Il ne faut d'ailleurs qu'une équerre et un compas pour créer le pentagramme (symbole indéniablement attaché au nombre 5).

Pour ce faire, il suffit tout d'abord de dessiner un carré double :

carré long


Regardez ce carré double, ou carré long, dont la diagonale est Ö5. Ö5 est la quintessence, autrement dit la puissance créatrice de 5. C'est cette quintessence qui donnera naissance au nombre d'or.

Mais allons plus avant dans le dessin du pentagramme...
 
Avec un compas, de A pour centre, porter AD sur AC pour définir le point E :

 

De C pour centre, porter EC en F sur le prolongement de CB :

 
FC donne le petit côté du rectangle FCDG :

Gardant l'ouverture "EC", de F pour centre, tracer l'arc CJ qui croise GF en H :



De G pour centre, tracer l'arc DJ qui croise GF en I. Toujours avec la même ouverture, de H pour centre, croiser l'arc DJ en K et de I pour centre, croiser l'arc CJ en L :



 

Relier maintenant les points F et K, G et L, J et K, J et L et le pentagramme est construit :

La réalisation de ce pentagramme, nous prouve que l'union du compas et de l'équerre n'est pas simplement une symétrie, mais bien une dualité créatrice.

Vous noterez que si vous redéfinissez HI=1, GH vaudra F.
 



Mais revenons au carré long. Au centre de ce carré long, tracez un cercle de diamètre égal à la hauteur du carré long (hauteur = 1).
Le segment allant de A à B (croisement du cercle et de la diagonale) vaut PHI "F" :



Il est aussi possible de trouver PHI en prolongeant la diagonale de 1 puis de diviser le tout par 2, soit (1+Ö5)/2=1,618



Que nous prouve cette démonstration ? :

Tout simplement que le nombre d'or, aussi connu sous le terme "divine proportion", est issu de la dualité créatrice que sont l’équerre et le compas.



Un point sur F me semble maintenant nécessaire :

Son calcul et sa formulation furent donnés par Pythagore (569-500 av. J.-C.) et surtout par Euclide d'Alexandrie (env. 300 av. J.-C.). Le nom de PHI qui est la 23ième lettre de l'alphabet Grec, initiale de "Phidias" lui fut donné au début du XXe Siècle (Phidias fut un sculpteur Grec qui utilisa la divine proportion dans ses oeuvres).

Euclide, dans son livre "Les Eléments", donna la formule permettant de calculer F. Celle-ci a deux solutions, une négative et une positive.

La positive nous donne :
X²-X-1=0

soit X = (1+Ö5)/2 = F = 1.618

La négative nous donne :
X'²+X'-1=0

soit X' = (Ö5-1)/2 = F' = 0,618
 

Noter que F a une propriété très particulière, c'est le seul nombre qui, lorsqu'on lui soustrait l'unité, devient son propre inverse :

F-1=1/F soit F²-F-1=0

Mais la divine proportion fut utilisée bien avant Pythagore, puisque les égyptiens l'ont utilisé pour la construction de leurs pyramides.
 

Prenez par exemple la pyramide de Khéops :



Les dimensions de cette pyramide étaient les suivantes :

Base=230m, hauteur=146m (138m aujourd'hui) et apothème=185.85m

b=base/2 et a=apothème

Soit b/a=1.618=F

En fait, ce rapport donne un angle d'inclinaison parfait pour une pyramide.

4.000 ans d'existence sont bien la preuve de l'atteinte de la perfection !. Ces pyramides qui étaient pour les anciens Egyptiens le lien physique entre la terre et le ciel permettant aux pharaons l'accession au royaume des Dieux après leur mort et, ainsi, leur accession à la réelle divinité. On notera donc que l'atteinte de la divinité pour les Egyptiens, devait se faire par le nombre d'or. N'est ce pas paradoxale, que ce nombre d'or soit créé par l'union du deux et du trois et qu'il en soit aussi le lien !.

On peut constater que le nombre d'or, issue de la dualité créatrice, n'usurpe pas son nom de "divine proportion".

On retrouve d'ailleurs aussi le nombre d'or, dans la faune et la flore, par exemple dans le Nautile et le Tournesol !.




J'arrêterais là cette avalanche de démonstration géométrique pour travailler sur la symbolique du chiffre cinq.

Mais sur la route menant au chiffre cinq, deux chemins me font maintenant face :

1°) Le cinq est l'union du trois et du deux, l'union d'Adam et d'Eve, outils de Dieu pour créer la Jérusalem céleste.

2°) Trois fois F font 4.854 en mathématique et, j’en suis persuadé font 5 sur le plan de la symbolique. Le cinq, issu d’Adam et de la divine proportion qui est elle-même issue de la quintessence de la perfection (Ö5).

J'ajouterais, qu'à mon sens, le premier chemin mène au deuxième, car si le cinq n'est pas créé par l'union du trois et du deux, la divine proportion, elle, l'est !.

Je finirais cette étude par une citation de Sir Edwin Arnold : (la Lumière d'Asie)

Que celui qui contemple voie de ses yeux mortels,
Que celui qui cherche connaisse de son esprit mortel.
Voile après voile ils lèveront - mais
Voiles et voiles encore demeureront.